Qu'est-ce que le TJM en product management et product ownership ?
Par définition, le TJM product manager et le TJM product owner sont deux indicateurs essentiels lorsqu’on effectue des missions en freelancing. Mieux les comprendre, c’est mieux se positionner, mieux négocier, et mieux piloter son activité.
Avant de parler de montants, il est donc important de revenir sur ce que ces TJM recouvrent vraiment, et pourquoi ils varient autant d’un profil à l’autre.
Définition du TJM (Taux Journalier Moyen)
Concrètement, le TJM PM et le TJM PO représentent le tarif journalier facturé par un freelance pour une journée de mission, généralement exprimé en hors taxes (HT).
Il constitue bien plus qu’un simple chiffre : c’est un repère de positionnement sur le marché. En effet, ce dernier traduit à la fois l’expérience du freelance, la nature des missions qu’il prend en charge, son niveau d’expertise, son secteur d’activité, ainsi que son statut juridique (auto-entrepreneur, société, portage salarial…).
Le TJM est souvent la première base de discussion commerciale : s’il est trop bas, il peut décrédibiliser votre positionnement mais s’il est trop élevé, il risque de décourager certains clients. Trouver le bon équilibre, c’est aussi comprendre ce qui fait la valeur de votre rôle.
Et justement, cette valeur dépend fortement de votre métier : êtes-vous product manager ou product owner ?
Différences entre PM et PO : rôles et responsabilités
D’un côté, le product manager se concentre sur la stratégie : il définit la vision produit, pilote la discovery, suit les KPI, construit la roadmap.
De l’autre, le product owner se concentre sur l’exécution : il organise les sprints, gère le backlog, et collabore étroitement avec les équipes tech. Cette différence de posture peut contribuer à expliquer pourquoi le TJM product manager est généralement plus élevé que le TJM product owner.
Pour aller plus loin, découvrez notre article complet sur les différences de responsabilités entre PM et PO sur le blog Noé.

Pourquoi le TJM est-il un indicateur clé pour les freelances et les entreprises ?
Le TJM PM ou le TJM PO est bien plus qu’un tarif affiché sur une facture : il s’agit d’un repère central pour gérer son activité. Pour un freelance, il doit couvrir les charges, les périodes non facturées, et permettre d’atteindre un niveau de revenu cohérent avec ses objectifs. Côté entreprise, le TJM sert à évaluer le coût réel d’un renfort externe et à le comparer à d’autres solutions disponibles : recrutement, régie, cabinet ou agence.
En somme, un bon TJM PM ou PO, est un TJM réaliste, aligné sur le marché, sur les contraintes du client et qui reste cohérent avec la valeur que vous apportez.
Quels sont les facteurs qui influencent le TJM d’un PM ou PO ?
De nombreux critères expliquent les écarts de TJM d’un freelance produit à l’autre. Voici les principaux.
L’expérience et le niveau de séniorité
Le premier critère qui influe sur le TJM product manager ou le TJM product owner, c’est bien sûr l’expérience.
Un profil junior démarre généralement autour de 400 à 450€ par jour. Dès deux ou trois années de mission, le TJM PM progresse rapidement : on atteint couramment 550 à 600€ pour un freelance confirmé.
Les profils seniors, avec plus de cinq ans d'expérience, une autonomie forte et un vrai sens produit, peuvent quant à eux pratiquer des TJM PO ou TJM PM supérieurs à 700€, voire 800€, notamment sur des missions à forts enjeux.

Le secteur d’activité (tech, banque, e-commerce, etc.)
Le secteur dans lequel vous intervenez a également un impact direct sur votre TJM. En effet, les environnements tech, fintech, e-commerce ou santé numérique sont généralement plus généreux en budget.
Dans ces contextes, la valeur du produit est directement liée aux résultats business, ce qui justifie des TJM élevés. À l’inverse, les acteurs publics, les ONG ou certaines structures culturelles pratiquent généralement des niveaux de rémunération plus bas, avec un TJM PO souvent plafonné autour de 400–450€.
Le type de missions (startup, scale-up, grand groupe)
La nature de la mission influence de plus en plus le TJM PM ou le TJM PO. En effet, travailler en start-up sur un MVP early stage n’a pas la même portée que de piloter la refonte d’un produit international dans une scale-up ou un grand groupe.
Plus la mission implique de la complexité, de la coordination inter-équipes et des enjeux business forts, plus le TJM product manager freelance peut monter. En delivery pure, le TJM product owner reste parfois plus limité, surtout si la dimension stratégique est plus faible.
C’est aussi ce que souligne Aurélien BIEDERMANN, freelance chez Canal+ depuis deux ans et membre de la communauté Noé: “J’ai commencé chez Canal à 450€/j. Après un an, j’ai demandé – et surtout forcé – pour passer à 535€/j car j’étais vraiment très en dessous du marché. Après un an, j’étais devenu indispensable sur le projet, j’ai pu alors négocier. Ce qu’il faut comprendre aussi : souvent les missions sur plusieurs années sont moins bien payées, mais au moins tu as 3 ans de sûres, pas besoin de chercher des missions ou de rester sans mission pendant un ou deux mois.”
La localisation géographique (Paris, régions, télétravail)
La géographie quant à elle continue de jouer un rôle même nuancé. Les freelances basés à Paris pratiquent en moyenne des TJM PM plus élevés, avec une différence estimée entre 10% et 15% par rapport aux régions. Cela s’explique par un coût de vie plus élevé, mais aussi par une concentration de clients plus importante qu’en province. Néanmoins, certains clients parisiens sont prêts à rémunérer un TJM product owner à distance au même tarif qu’un freelance sur place, à condition que l’expertise soit là.

Le statut (freelance, portage salarial, indépendant, salarié en régie)
Enfin, le statut peut avoir un impact. En effet, un freelance en portage salarial devra ajuster son TJM PO ou TJM PM pour intégrer ses frais de gestion, souvent autour de 10 à 15 % du chiffre d’affaires.
En micro-entreprise ou en société, les charges sont différentes, mais la liberté de fixer son TJM product manager reste la même. En micro-entreprise (avec des bénéfices non commerciaux), les charges sociales tournent autour de 25 % en 2025, avec une gestion simplifiée mais un plafond de chiffre d'affaires limité. En société (SASU, EURL…), les charges peuvent grimper jusqu’à 45 %, mais permettent plus de souplesse sur les dépenses professionnelles et la rémunération.
D’où l’importance de bien estimer son besoin net mensuel pour rester rentable, quel que soit le statut.
TJM PM / PO : les tendances 2025
Les tendances 2025 permettent de se situer dans un marché en mutation : niveau de maturité des clients, impact des outils, attentes stratégiques… tout joue sur le TJM.
Fourchettes observées en 2025 selon les profils
Les TJM PM et TJM PO observés en 2025 suivent globalement l’évolution des salaires, tirés à la hausse par la demande croissante de profils produits et la rareté des compétences.
Selon une étude de La Product Conf (2025), le salaire annuel moyen d’un PM junior est de 46 000 € brut, soit environ 3 000 € net/mois. Ce chiffre peut grimper jusqu’à 67 000 € brut pour un PM avec plus de huit ans d’expérience, soit 4 500 € net/mois.
Chez Noé, nous partageons également ce constat avec une moyenne de salaire de 53 000€ à 56 000€ pour les alumni ayant fait le Bootcamp.
À partir de ces données salariales, voici les fourchettes de TJM constatées :
- PM junior : TJM autour de 400–450 €
- PO junior : TJM autour de 350–400 €
- PM confirmé : TJM autour de 550–600 €
- PO confirmé : TJM autour de 500–550 €
- PM senior : TJM entre 700–800 €
- PO senior : TJM entre 600–650 €
Ces chiffres restent indicatifs, mais ils permettent de se situer dans une fourchette réaliste selon son expérience, son niveau de spécialisation et son secteur d’activité.
Écarts entre PM et PO
Comme évoqué précédemment, les TJM product manager sont souvent plus élevés que les TJM product owner, et cela s’explique assez logiquement. En effet, le PM est garant de la stratégie produit, de la vision long terme, de la coordination entre équipes et des arbitrages business. Cette position plus “macro” justifie une rémunération plus importante.
Le PO quant à lui, plus tourné vers l’opérationnel et la delivery, a un rôle clé, mais souvent moins stratégique, sauf dans un contexte agile très mûr où les frontières s’estompent. En moyenne, l’écart observé entre un TJM PM et un TJM PO est de 10 à 20% selon les profils.
Impact de l’IA et des outils sur la valeur perçue
L’arrivée massive des outils IA dans les workflows produit a tendance à changer la donne. En effet, avec l’automatisation des tests, la génération automatique des user stories, la priorisation assistée, la rédaction IA… Certains clients imaginent déjà des missions “simplifiées” par la tech.
Pour autant, cela ne tire pas (encore) les TJM PO ou TJM PM vers le bas. Pourquoi ? Parce que l’IA réduit le temps passé, mais pas la valeur du raisonnement. Un bon PM ou PO reste irremplaçable pour cadrer un problème, gérer l’humain, et prendre les bonnes décisions dans l’incertitude.
Comment fixer son TJM en tant que freelance PM ou PO ?
Déterminer son TJM ne se fait pas au hasard. Il doit être calculé avec rigueur, et ajusté en fonction de la réalité du marché.
Méthodologie de calcul (besoins perso, charges, marché)
Voici une méthode simple mais solide pour fixer votre TJM :
- Déterminez votre revenu net souhaité par mois
- Ajoutez toutes vos charges (URSSAF, frais pros, jours non facturés, mutuelle…)
- Calculez votre nombre de jours facturables par an (en moyenne, 120 à 150)
- Ajoutez une marge de sécurité
- Comparez avec le marché (benchmarks, simulateurs, retours de pairs)
Cela vous donne un TJM de base réaliste, à ajuster selon votre profil, vos missions, vos ambitions.
Outils et simulateurs utiles
Pour affiner votre TJM PM ou TJM PO, plusieurs outils existent pour vous permettre de poser des hypothèses, tester différents scénarios, et ajuster au fil de vos expériences. :
- Freebe.me : Simulateur clair avec prise en compte des charges et jours off
- Shine : Calculateur de TJM intégré pour les indépendants
- Crème de la Crème : Plateforme premium avec TJM par profil
- Google Sheets / Notion : Pour créer vos propres modèles de prévision
Conseils pour négocier son TJM avec un client
Négocier son TJM product manager ou TJM product owner ne se résume pas à annoncer un chiffre. Il s’agit de positionner sa valeur. Plutôt que de parler uniquement de temps passé, mieux vaut ancrer la discussion sur ce que le client gagne en travaillant avec vous : autonomie sur le delivery, accélération des décisions, clarté dans la roadmap, ou encore impact business concret.
Dès les premiers échanges, soyez transparent sur vos conditions : périmètre, rythme de travail, flexibilité, mode de collaboration. Cela évite les malentendus, et crédibilise votre posture. Gardez aussi en tête qu’un TJM trop bas est difficile à remonter par la suite. Il vaut mieux assumer un tarif cohérent avec votre niveau, et décliner les missions qui ne le permettent pas, plutôt que de rogner sur votre valeur. Refuser un projet mal rémunéré, c’est souvent un vrai gain de temps à moyen terme.
Aurélien Biedermann, alumni Noé, partage : “Augmenter son TJM après chaque mission c’est normal. Prendre en compte les dernières études pour négocier et ne pas en démordre si on te propose moins, surtout ne pas accepter sinon ça tue le marché. Prendre des profils semblables au sien pour dire que tu te positionnes pareil. Montrer que tu connais les dernières modes LinkedIn. Dire que t’es dispo de suite ça peut aider à négocier : généralement les entreprises sont toujours en rade de personnes. C’est pour ça qu’ils vont chercher des freelances.”
Où trouver des missions au bon TJM en 2025 ?
Par ailleurs, plusieurs simulateurs peuvent vous permettre d’estimer votre TJM.
Plateformes freelances spécialisées produit (Malt, Upwork, etc)
En 2025, plusieurs plateformes permettent de trouver des missions alignées avec un TJM PO ou PM cohérent.
- Malt reste la référence en France, très active sur les métiers produit.
- Freebee séduit par son approche plus confidentielle mais qualitative.
- Comet propose des missions dans des grands groupes, souvent sur des sujets tech/produit.
- Upwork tout comme Collective.work ouvrent la porte à l’international, mais la concurrence y est plus rude.
D’autres plateformes comme StaffMe, Kicklox ou FreelanceRepublik permettent de décrocher des missions ponctuelles, souvent à court ou moyen terme. Certaines offrent la possibilité de filtrer les offres en fonction d’un TJM minimum, ce qui évite les pertes de temps.
Apporteurs d’affaires, cabinets de chasse, collectifs (en citer quelques uns)
Les meilleurs product owner ou product manager passent souvent par le réseau. En effet, les missions bien rémunérées arrivent souvent via des recommandations, d’anciens collègues ou des partenaires devenus apporteurs d’affaires.
Les cabinets comme Urban Linker, Robert Walters ou Hays sont également actifs sur les profils produit. Enfin, les collectifs comme Shodo ou Outwork, et les communautés Slack ou Discord spécialisées produit, font circuler des opportunités de qualité.
Dans ces cercles, c’est souvent le positionnement personnel et la régularité des échanges qui ouvrent les meilleures portes, bien plus que les candidatures à la chaîne.
C’est aussi ce qu’on observe dans la communauté Noé : avec plus de 850 alumni, un vrai réseau s’est formé. Des missions sont régulièrement partagées sur le Slack interne, notamment par d’anciens élèves en poste ou freelances. Une preuve de plus que le bon TJM se construit aussi… grâce aux bonnes connexions.
