Quel était ton parcours avant Noé ?
J’ai commencé dans une startup à Paris, dans le sport. J’étais à fond dans cet univers, ce qui m’a donné envie de faire mes stages dans ce secteur-là. À la fin de mes études, je suis rentré dans une boîte avec un modèle à la fois B2C et B2B.
Au départ, je travaillais sur la partie B2C, côté partenariats marques. L’application récompensait l’activité sportive : en courant, en faisant du vélo ou en nageant, les utilisateurs cumulaient des points qu’ils pouvaient ensuite convertir en réductions auprès de marques partenaires. Mon rôle consistait à nouer et gérer ces partenariats.
Puis, quand je suis passé en contrat, j’ai basculé sur la partie B2B : on commercialisait une solution SaaS auprès des entreprises, via des abonnements d’une à plusieurs années, pour encourager les collaborateurs à pratiquer des activités bien-être et sport. On ne se limitait plus à la course : il y avait aussi du yoga, de la marche, de la méditation, etc. J’ai occupé ce poste pendant trois ans, avec un rôle très orienté customer success : accompagner les clients au démarrage (onboarding), m’assurer de leur satisfaction au quotidien, faire remonter leurs besoins à l’équipe produit, proposer des idées d’animations, et gérer aussi une partie commerciale, notamment les renouvellements en fin de contrat.
J’aimais bien, mais d’un autre côté, je trouvais que le produit n’évoluait pas assez vite. La culture produit n’était pas forcément développée. Puis, des PMs sont arrivés et on a commencé à travailler de plus en plus ensemble. En voyant ce qu’ils faisaient, je me suis dit que moi aussi, j’avais envie d’être de ce côté-là : travailler avec les équipes en interne, plutôt que d’être uniquement en front avec les clients.
Et surtout, comme beaucoup de profils customer success, tu prends une avalanche de retours positifs et négatifs mais tu n’as pas forcément la main sur la priorisation, ni la vue d’ensemble. Tu peux faire remonter… et après, ça ne t’appartient plus. C’est vraiment ça qui m’a amené à vouloir devenir PM : avoir la vision globale et participer aux arbitrages.
Comment as-tu entendu parler de Noé ? Y a-t-il eu un déclic ?
Je me renseignais sur les formations et j’ai repensé à un ancien collègue qui avait fait Noé. On a échangé, il m’a dit “fonce, vas-y” si je voulais faire du produit. Donc j’ai postulé.
J’avais déjà commencé à apprendre en interne, mais je sentais qu’il me manquait un cadre : mieux comprendre la théorie, les méthodes, et surtout être plus solide sur la façon de se positionner et d’enclencher une transition.
Comment as-tu vécu les 4 semaines du bootcamp ?
Franchement, très bien. C’est marrant parce qu’en en reparlant récemment, j’avais l’impression que ça avait duré deux mois… alors que c’est “juste” un mois. Pas parce que c’est long, mais parce que tu vois énormément de choses en très peu de temps. Il y a aussi un vrai effet “bulle” : tu apprends, tu échanges, tu bosses en équipe, et tu rencontres des gens avec qui tu restes en contact après. On continue de se voir, donc ça ne s’arrête pas à la fin du bootcamp.
Et ce que j’ai aimé, c’est le côté plus “large” : dans une boîte, tu es vite enfermé dans ton produit et tes sujets. Là, tu prends du recul, tu compares les façons de faire, tu vois ce qui marche ailleurs… et tu repars avec des idées concrètes que tu peux réutiliser dans ton quotidien.
Est-ce que Noé a compté dans ta transition ?
Oui, clairement. Même si, au moment où je l’ai annoncé, j’ai eu un retour assez cash : le CPO de ma boîte de l’époque m’avait dit que ça ne servait à rien. Avec du recul, je comprends mieux ce qu’il voulait dire : quand tu es en poste, tu peux oublier une partie “théorie/process” parce que tu es happé par le quotidien. Mais moi, Noé m’a apporté des choses très concrètes : de la théorie structurante, de la préparation aux entretiens, une meilleure mise en avant de mon profil, et une façon de travailler en équipe autour de sujets produit. Les études de cas aident à mettre un pied dedans, mais surtout, je me suis senti plus armé pour expliquer comment je réfléchissais.
Je me souviens aussi de sujets autour de la posture, de la communication produit… et plus j’avance, plus je vois que les soft skills sont clés. C’est d’ailleurs ce que je dis souvent : il ne faut pas se bloquer si on ne maîtrise pas tout de suite tous les sujets “tech/design produit pur”. Le positionnement, la communication, l’alignement : c’est énorme dans la réalité du job.
Après Noé : comment as-tu obtenu ton poste chez Jow ?
J’ai trouvé mon poste environ six mois après Noé.
Ce que j’avais observé, c’est que les cabinets de conseil “produit” (type Thiga, Theodo, etc.) étaient souvent plus à cheval sur la théorie : comment tu penses, les frameworks, la structure de raisonnement. Donc pour mettre un premier pied dans le produit, ça peut être une porte d’entrée intéressante : tu vois différents contextes, tu te fais un réseau, tu apprends vite.
Moi, j’avais surtout envie de bosser sur un produit “pur”, avec une squad et un scope qui me plaisent. Et c’est comme ça que j’ai choisi Jow. Quand je suis arrivé, on était une petite équipe produit : une manager, une autre PM et moi. Aujourd’hui on est trois PM, et on doit passer à quatre en janvier.
Aujourd’hui chez Jow : sur quoi travailles-tu ?
Je suis sur un scope plutôt orienté expérience utilisateur et tout ce qui permet d’engager les utilisateurs. On va chercher des mécaniques d’acquisition, d’activation, de rétention… créer des liens entre les gens avec des features sociales, faire grossir le nombre d’utilisateurs, rendre l’expérience “jeu”, et même aller vers des logiques où l’app peut aider les gens à “bien manger” (par exemple via des recettes végétariennes) avec des mécaniques d’incitation.
Je suis moins sur des sujets très techniques type paiement ou intégrations tierces. Mon quotidien, c’est plutôt : faire des entretiens utilisateurs, regarder ce qui se fait ailleurs, comprendre les tendances autour de la gamification et des mécaniques sociales, et travailler beaucoup avec les équipes marketing, growth et CRM pour voir comment le produit peut soutenir leur communication, leurs événements, leurs plans.
Et ce que j’aime, c’est qu’on a pas mal de liberté : on peut creuser des sujets même s’ils ne sont pas “pile” dans notre scope initial, pour aider l’équipe et décharger d’autres personnes. Il y a une vraie entraide.
Quels sont tes défis au quotidien ?
Un défi très concret, c’est de jongler en permanence entre l’opérationnel et la vision. On travaille en cycles : une roadmap sur un mois et demi / deux mois. Donc régulièrement, il faut prendre du recul, aller voir les fondateurs, argumenter les choix de priorisation, vérifier que ça colle aux objectifs de la boîte… tout en avançant sur l’exécution. Et côté exécution, tu es à fond avec le design et les dev : cadrage, maquettes, points réguliers, arbitrages sur ce qui est prio, estimation de la complexité, organisation de ce qui sort en premier… Passer d’un mode à l’autre n’est pas si simple.
Un autre gros sujet, c’est l’alignement entre les PMs : on essaie de construire une méthode de priorisation commune, pour que la lecture soit cohérente au-dessus de nous et que ce ne soit pas “chacun sa méthode”. Et derrière, il y a aussi un enjeu de communication : même si on fait déjà des points toutes les semaines, les fondateurs n’ont pas toujours le temps de plonger dans le détail des sujets. Donc il faut apprendre à expliquer clairement : pourquoi on fait ça, où on en est, quels sont les obstacles rencontrés.
Merci beaucoup Romain pour ton temps et pour la transparence de ton témoignage. Vous souhaitez lire d’autres portraits d’alumni Noé ? Découvrez aussi ceux de Manon, Sibel et Gonzague.




